
Yannick Germain
Né en 1959. Vit et travaille à Belle-Île-en-Mer.
Dans les clairs-obscurs de Yannick Germain, le silence s’installe. Une lumière discrète émerge, comme une respiration lente. Le regard s’arrête, le temps se suspend. Chaque tableau devient une invitation. Invitation à la contemplation. À la solitude. À l’essentiel.
Ses paysages, vastes et dénudés de tout superflu, dégagent une présence rare. L’épure domine. Tout converge vers une seule chose : la lumière. Opalescente, douce, presque spirituelle, elle naît de l’horizon, effleure le monde et nous réveille. Rien ne crie, tout chuchote. La force réside dans la retenue.
Ce ne sont pas des images que l’on observe, mais des espaces que l’on traverse. On s’y perd. On s’y retrouve. Une présence fragile affleure. Celle de l’homme face à l’immensité. Et dans cette disproportion, une émotion surgit. Le sentiment du sublime, à la manière de Caspar David Friedrich. L’être se confronte au paysage, et s’y révèle.
La peinture ici ne s’impose pas. Elle écoute. Elle laisse place. Chaque œuvre offre un instant suspendu, porté par la légèreté du papier barbé sur lequel elle repose. Ce support, presque flottant, accentue la fugacité du moment.
La palette est sobre : bleu sombre, terre d’ombre, blanc diffus. C’est l’écriture silencieuse de la lumière. Une lumière intérieure, qui éclaire sans jamais éblouir.
Dans cette aurore peinte, le spectateur devient témoin. Il se sent vivant, pleinement présent au monde. Et dans cette présence, peut naître une joie simple. Celle d’un devenir. D’une ouverture.
Yannick Germain ne montre pas. Il suggère. Il trace un espace intime où l’âme, peut-être, trouve à respirer.









