Chaque monotype d’Anne Goujaud est une expérience en soi. L’œil est immédiatement captivé par les variations colorées, les rythmes délicats de ses espaces graphiques. Comment résister à la variété de ses propositions ? Anne nous plonge dans un univers à la fois vigoureux, léger, toujours musical et éminemment poétique.
Mais sait-on au juste ce qui happe le regard ? Est-ce l’architecture du tableau, les formes, la couleur ?
Anne invente des combinaisons. Elle emboîte les courbes et les verticales, cherche la volupté dans l’accumulation subtile des couleurs, l’étoilement des formes, le brouillage des limites ; L’espace se rythme dans la répétition d’un motif, la prégnance d’un aplat coloré ou l’insistance d’une trame. Son travail ne s’appuie pas sur une recherche graphique mais prend racine dans un jeu subtil de correspondances, feuilletage sensible de trames, de lignes et de couleurs.
Sur sa table de travail s’amoncellent des fragments de papiers colorés, résidus de grands monochromes préalablement imprimés/pressés. Les couleurs s’entrechoquent bleu ciel, vert printemps, ocre jaune, vermillon, rose, des couleurs fraîches, joyeuses, jamais acides ; des couleurs qui font du bien. A y regarder de plus prêt, on discerne des formes découpées, des bouts de papier déchiré, brûlé, on devine d’autres textures, plus fines, translucides, des trames irrégulières ... Dans ce chatoiement épars, la couleur domine. C’est elle qui, plus tard, rythmera la surface, imposera sa pulsion, bouleversera l’équilibre aérien des lignes.
Pourtant Anne précise : Ce n’est pas d’abord la couleur, mais la correspondance avec la forme et ce qu’elle côtoie.
[...] Anne orchestre, fait résonner l’espace. Elle ne cherche pas à représenter, même lorsqu’elle introduit des éléments figuratifs. Intuitive, elle explore les contours d’un mystère. Mystère de l’entre deux, du glissement, du frottement, de la déchirure. Chaque monotype est l’occasion d’expérimenter de nouvelles frontières et d’en traquer les fragilités.
Anne invente des espaces où rien n’est jamais statique, ni définitif. Il y a toujours des interruptions (de la ligne, de la forme, de la couleur, de l’architecture), des débordements. Ses motifs sortent immanquablement du cadre, subrepticement, radicalement, en toute liberté. Sans cesse, quelque chose échappe, prolonge le monotype au delà du visible. On n’est pas dans une transgression de la limite mais dans une libre circulation des éléments. Un souffle traverse l’espace, le rend aérien, fluide, chasse l’immobilité... »
Isabelle Gozard
Chaque monotype d’Anne Goujaud est une expérience en soi. L’œil est immédiatement captivé par les variations colorées, les rythmes délicats de ses espaces graphiques. Comment résister à la variété de ses propositions ? Anne nous plonge dans un univers à la fois vigoureux, léger, toujours musical et éminemment poétique.
Mais sait-on au juste ce qui happe le regard ? Est-ce l’architecture du tableau, les formes, la couleur ?
Anne invente des combinaisons. Elle emboîte les courbes et les verticales, cherche la volupté dans l’accumulation subtile des couleurs, l’étoilement des formes, le brouillage des limites ; L’espace se rythme dans la répétition d’un motif, la prégnance d’un aplat coloré ou l’insistance d’une trame. Son travail ne s’appuie pas sur une recherche graphique mais prend racine dans un jeu subtil de correspondances, feuilletage sensible de trames, de lignes et de couleurs.
Sur sa table de travail s’amoncellent des fragments de papiers colorés, résidus de grands monochromes préalablement imprimés/pressés. Les couleurs s’entrechoquent bleu ciel, vert printemps, ocre jaune, vermillon, rose, des couleurs fraîches, joyeuses, jamais acides ; des couleurs qui font du bien. A y regarder de plus prêt, on discerne des formes découpées, des bouts de papier déchiré, brûlé, on devine d’autres textures, plus fines, translucides, des trames irrégulières ... Dans ce chatoiement épars, la couleur domine. C’est elle qui, plus tard, rythmera la surface, imposera sa pulsion, bouleversera l’équilibre aérien des lignes.
Pourtant Anne précise : Ce n’est pas d’abord la couleur, mais la correspondance avec la forme et ce qu’elle côtoie.
[...] Anne orchestre, fait résonner l’espace. Elle ne cherche pas à représenter, même lorsqu’elle introduit des éléments figuratifs. Intuitive, elle explore les contours d’un mystère. Mystère de l’entre deux, du glissement, du frottement, de la déchirure. Chaque monotype est l’occasion d’expérimenter de nouvelles frontières et d’en traquer les fragilités.
Anne invente des espaces où rien n’est jamais statique, ni définitif. Il y a toujours des interruptions (de la ligne, de la forme, de la couleur, de l’architecture), des débordements. Ses motifs sortent immanquablement du cadre, subrepticement, radicalement, en toute liberté. Sans cesse, quelque chose échappe, prolonge le monotype au delà du visible. On n’est pas dans une transgression de la limite mais dans une libre circulation des éléments. Un souffle traverse l’espace, le rend aérien, fluide, chasse l’immobilité... »
Isabelle Gozard
Chaque monotype d’Anne Goujaud est une expérience en soi. L’œil est immédiatement captivé par les variations colorées, les rythmes délicats de ses espaces graphiques. Comment résister à la variété de ses propositions ? Anne nous plonge dans un univers à la fois vigoureux, léger, toujours musical et éminemment poétique.
Mais sait-on au juste ce qui happe le regard ? Est-ce l’architecture du tableau, les formes, la couleur ?
Anne invente des combinaisons. Elle emboîte les courbes et les verticales, cherche la volupté dans l’accumulation subtile des couleurs, l’étoilement des formes, le brouillage des limites ; L’espace se rythme dans la répétition d’un motif, la prégnance d’un aplat coloré ou l’insistance d’une trame. Son travail ne s’appuie pas sur une recherche graphique mais prend racine dans un jeu subtil de correspondances, feuilletage sensible de trames, de lignes et de couleurs.
Sur sa table de travail s’amoncellent des fragments de papiers colorés, résidus de grands monochromes préalablement imprimés/pressés. Les couleurs s’entrechoquent bleu ciel, vert printemps, ocre jaune, vermillon, rose, des couleurs fraîches, joyeuses, jamais acides ; des couleurs qui font du bien. A y regarder de plus prêt, on discerne des formes découpées, des bouts de papier déchiré, brûlé, on devine d’autres textures, plus fines, translucides, des trames irrégulières ... Dans ce chatoiement épars, la couleur domine. C’est elle qui, plus tard, rythmera la surface, imposera sa pulsion, bouleversera l’équilibre aérien des lignes.
Pourtant Anne précise : Ce n’est pas d’abord la couleur, mais la correspondance avec la forme et ce qu’elle côtoie.
[...] Anne orchestre, fait résonner l’espace. Elle ne cherche pas à représenter, même lorsqu’elle introduit des éléments figuratifs. Intuitive, elle explore les contours d’un mystère. Mystère de l’entre deux, du glissement, du frottement, de la déchirure. Chaque monotype est l’occasion d’expérimenter de nouvelles frontières et d’en traquer les fragilités.
Anne invente des espaces où rien n’est jamais statique, ni définitif. Il y a toujours des interruptions (de la ligne, de la forme, de la couleur, de l’architecture), des débordements. Ses motifs sortent immanquablement du cadre, subrepticement, radicalement, en toute liberté. Sans cesse, quelque chose échappe, prolonge le monotype au delà du visible. On n’est pas dans une transgression de la limite mais dans une libre circulation des éléments. Un souffle traverse l’espace, le rend aérien, fluide, chasse l’immobilité... »
Isabelle Gozard