Les œuvres d’Agnès Baillon et d’Éric de Dormael dialoguent avec retenue et justesse. Agnès Baillon modèle des figures blanches en résine ou en papier mâché. Certaines sont discrètement ornées de feuille d’or. D’autres laissent deviner des teintes douces sous le blanc. Les personnages sont souvent frontaux, calmes, silencieux. Leurs traits sont simples mais profondément expressifs. Ils semblent venir d’un autre temps, hors du monde. Chaque posture, chaque regard, chaque geste paraît suspendu. La blancheur donne une impression de pureté et de recueillement. Une humanité fragile affleure sous cette surface épurée.

Ces figures s’élèvent sur des structures créées par Éric de Dormael. L’artiste travaille le laiton, qu’il assemble avec précision. Ses compositions sont ouvertes, aériennes, presque graphiques. Les lignes s’entrelacent sans jamais enfermer. Elles dessinent des volumes subtils, faits d’équilibre et de tension. Rien n’est rigide, tout reste fluide et léger. Ces formes encadrent les corps sans les figer. Elles leur offrent un socle raffiné, un écrin silencieux. Le métal ne domine pas. Il accompagne, soutient, met en valeur.

Le dialogue entre les deux artistes se fait naturellement. Leurs œuvres se complètent sans se fondre. Le contraste des matériaux renforce leur singularité. Le blanc mat des figures rencontre le métal chaud des structures. La chair sculptée répond à la géométrie délicate. Ensemble, ils créent une œuvre commune, équilibrée et sensible. On pense à des reliquaires, à des fragments préservés. Chaque pièce devient une présence à contempler. C’est une invitation à ralentir, à ressentir, à protéger.

Ce travail parle de fragilité, d’attention, de présence. Il propose une vision poétique du corps et de l’espace. Une émotion simple, profonde, intemporelle en émane.