Sébastien Preschoux
Vit et travaille à Paris (75).
Regarder travailler Sébastien Preschoux, c’est plonger dans un univers où chaque geste compte. D’abord, on ressent une certaine sérénité. Son ouvrage se construit lentement, sans précipitation. Ensuite, une tension apparaît, celle d’un geste précis, mesuré avec soin. En effet, chaque tracé est rigoureusement contrôlé grâce à un processus de mesures et de comptages.
Le travail de Sébastien s’étire dans le temps. Il répète inlassablement le mouvement de la règle, puis celui du compas. Par ce rythme, il déploie lentement le dessin. Ainsi, la matière prend forme dans l’espace. Cette manière de faire peut sembler laborieuse, voire trop méthodique. Pourtant, pour le spectateur attentif, c’est un moment d’apaisement.
En effet, la répétition de gestes délicats et sans à-coups crée une sorte de litanie douce. Ce temps suspendu invite à la contemplation. Par ailleurs, on peut s’étonner du choix de cet artiste. Ancien graphiste, il a préféré revenir aux bases : la main, le corps, l’engagement physique.
De plus, son travail entretient une ambiguïté intéressante. Les motifs qu’il crée pourraient facilement passer pour des images numériques. Pourtant, tout repose sur un travail manuel, loin de la machine.
Enfin, ses dessins vibrent d’une vie propre. Cette vibration vient des imperfections liées au geste humain. Chaque support, chaque trait creusé par la pointe ou marqué par le compas, devient une balise physique. Par conséquent, l’œuvre s’éloigne de la planéité d’une impression numérique pour offrir une expérience sensorielle unique.